Personne n’en parle, mais l’Afrique du Sud est au bord du gouffre.

La « Nation arc-en-ciel » est, pour ceux qui suivent ce pays, un véritable cauchemar, et ce depuis maintenant une vingtaine d’années, et ça empire tous les ans.

A titre d’exemple, en moyenne sur les 3 derniers mois de 2022, 83 personnes ont été victimes de meurtres et assassinats, chaque jour. Le pays a également l’un des plus forts taux de viol au monde, avec plus de 150 victimes recensées pour 100 000 habitants (en 2020, 700 naissances suites à un viol l’ont été par des jeunes filles de 9 et 10 ans). On est sur des taux comparables à ceux de pays gangrenés par les cartels et les gangs en Amérique Latine.

Mais une société ne s’effondre pas seulement à cause de sa violence interne, elle s’effondre aussi parce que les politiques sont incapables de gérer le pays. L’Afrique du Sud est l’un des pays les plus corrompus du monde, et cela a forcément des conséquences sur la gestion des affaires du pays. La chose s’explique en partie parce que l’Afrique du Sud est un pays très riche en minerais et pierres précieuses, et que tout le monde arrose tout le monde pour « faciliter » les exploitations et exportations. Outre le fait que cela crée une situation où l’extrême pauvreté côtoie l’extrême richesse, cela a aussi un coût social énorme pour les sud africains qui se retrouvent privés des revenus de l’exploitation de leurs richesses minières. Les grèves et émeutes y sont monnaie courante, et sont bien plus violentes que ce qu’on connaît en Europe.

Surtout, c’est désormais toute la chaîne des services de base qui s’effondre: alimentation (les meurtres de fermiers blancs en sont une des causes), transport (il y a régulièrement des chasses à l’homme organisée pour tuer les conducteurs de camion étrangers, accusés de « voler le travail des locaux »), santé (il n’y a pas de couverture universelle, et le système combine organismes privés très efficients pour les riches, et organismes publics dysfonctionnels pour le reste), et bien sûr énergie.

L’énergie est précisément ce qui est en train de précipiter le pays dans le chaos, petit à petit. Depuis 2007, le réseau électrique sud africain n’en finit plus de s’effondrer, et le gouvernement a dû imposer des coupures roulantes, comme nous aurions pu avoir cet hiver. Là où ça ne devait être que temporaire et durer pas plus qu’une heure par jour, le gouvernement vient d’instaurer le « stage 7 » de ce plan, qui permet de couper le courant pendant plusieurs heures, et ce 3 fois par jour. Le gouvernement envisage déjà la mise en place du « stage 8 », pour atteindre jusqu’à 14h de coupure quotidienne au total. Pire: alors qu’il y a 54 Gigawatts de capacité de production installée, 23 GW sont désormais hors ligne, dont seulement 4.5 pour raisons de maintenance. C’est qu’en fait, c’est le réseau qui ne tient plus, en raison d’un manque de maintenance aggravé par le pillage de l’électricité par des branchements illégaux.

Environ 80% de l’énergie électrique sud africaine est produite par des centrales à charbon, seuls 5% le sont par deux centrales nucléaires, qui sont en mauvais état. Et il n’y a aucune solution pour eux, parce qu’ils subissent une pression internationale, notamment financière, pour… respecter les normes environnementales et mettre en place la transition énergétique vers le renouvelable.

L’Afrique du sud est un paradoxe, car c’est un pays extrêmement riche en ressources, et qui est pourtant en train de basculer dans le tiers-monde. Ce pays est au bord de devenir un pays failli, et il n’y a malheureusement aucune solution dans le cadre de l’Etat de Droit et du Constitutionnalisme occidental. Si ce pays continue sur cette pente, il va devenir un Zimbabwe au centuple d’ici quelques années. Les mots « guerre civile » ne sont plus tabou et ne sont plus une caricature pour décrire ce qui est en train de s’y passer.

L’exemple sud-africain constitue un avertissement clair et sévère pour tous les apprentis sorciers qui gèrent actuellement l’Europe en y provoquant crise sur crise dans l’espoir vain de contrôler les populations.

Pour aller plus loin (article en anglais) : https://www.news.com.au/finance/economy/world-economy/stockpile-food-and-water-south-africa-faces-civil-war-conditions-if-power-grid-collapses/news-story/231d976d93e9a34ef8dfaf0ac3db6582

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