Création artistique: pourquoi le wokisme est insupportable à tous les niveaux

Parodie de documentaire sur les « ours polaires » estampillée Netflix

C’est devenu un meme récurrent: lorsqu’un projet de biographie cinématographique d’une personnalité occidentale est évoquée, il est devenu systématique de remplacer la personne par un acteur ou une actrice noire.

Ce meme parodique trouve ses origines dans la désormais bien connue entreprise Netflix, qui n’a eu de cesse depuis ses débuts que de produire des fictions de mauvaise qualité dont l’unique trait particulier est de donner le premier rôle à une actrice blanche, et de la faire terminer à la fin dans les bras de l’acteur noir. S’y sont ajoutées avec le temps la systématisation de la présence d’acteurs et d’actrices ou de personnages LGBT. C’en est au point qu’il semble qu’il n’y ait plus aucune relation hétérosexuelle mono-ethnique dans ces fictions.

Il n’y a pas que Netflix qui est abonnée à cette substitution de personnages « blancs » par des acteurs noirs: Marvel est spécialiste de la chose également. Ici, le personnage de la mythologie nordique Hemdall, joué par Idriss Elba dans la série de films de la franchise « Thor ».

En soi, la chose est risible, mais fait partie de la création artistique idéologique, au même titre que les grandes épopées héroïques ou les films de super-héros mettant en avant certaines valeurs. Les gens de droite ont leur propagande (de moins en moins tout de même), les gens de gauche ont aussi la leur. Ça fait partie du jeu.

Ce jeu, pourtant, est malsain lorsqu’il consiste à imposer un acteur ou une actrice clairement non représentatif des figures historiques ou mythologiques qu’il ou elle est sensé incarner. Or, force est de constater que c’est devenu la norme dans toutes les grandes productions culturelles de ces dernières années, particulièrement dans le monde anglo-saxon. Les polémiques se succèdent, mais comme les productions restent rentables, le phénomène perdure.

Rings of Power (Amazon), ou le black-washing d’une franchise… Ici, un elfe… noir? Il n’existe aucun elfe noir chez Tolkien, tout simplement parce que les elfes ne « bronzent » pas: ils ne sont pas humains. De plus, dans l’imaginaire fantastique issu de la franchise Donjons et Dragons, les elfes noirs sont des créatures humanoïdes vivant sous la terre, extrêmement cruels et violents. Il est totalement absurde, à double titre, d’imposer des acteurs noirs pour représenter des elfes de la Terre du Milieu…

Un exemple parmi d’innombrables autres, la polémique sur la super-production d’Amazon, basée sur l’univers du Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien a embrasé les débats ces derniers mois. La raison? Le choix de la production d’imposer des acteurs qualifiés de « minorités ethniques » pour des rôles où ils ne sont traditionnellement pas adaptés, plutôt que d’explorer les terres du milieu pour permettre de développer d’autres royaumes où ces acteurs auraient été tout à fait représentatifs. Le choix d’introduire de la « diversité » en l’imposant dans des peuples elfes et nains où justement la diversité n’a rien à faire est critiquable, et largement critiqué. L’univers créé par J.R.R. Tolkien est suffisamment riche pour utiliser des peuples non typés « occidental ». Le Harad est une terre divisée en deux aires géographiques, où on trouve des peuples typés « Maghreb/Arabie » et des peuples typés « Afrique ».

La reine naine Disa, création pour la série Rings of Power, est scandaleuse à double titre: les nains ne sont pas noirs, et surtout, leurs femmes sont pourvues d’une barbe!

Le Nazgûl Sûladan est précisément issu de du peuple typé « Maghreb/Arabie », ce qui aurait pu être intégré dans le scénario sans aucun problème, puisque celui-ci couvre précisément la corruption des rois nains, elfes et humains par Sauron, et les rois humains deviennent justement par la suite les Nazgûls. L’adaptation choisie par Amazon, qui a écarté volontairement les textes et fragments laissés par Tolkien pour « produire quelque chose de nouveau » est déjà problématique vis-à-vis du respect de l’œuvre, mais elle devient scandaleuse quand elle est orientée politiquement dans le sens d’un wokisme aveugle.

Mais que leur est-il passé par la tête? Angrboda est un monstre, une géante de glace, et non une jolie jeune femme africaine tout droite sortie de la savane!

Il n’y a même pas besoin de parler des remplacements « abrupts » et injustifiables, comme on peut en voir dans le jeu vidéo God of War: Ragnarok, dont l’intrigue se déroule dans l’univers mythologique nordique, et où Angrboda, « celle qui annonce le malheur », est carrément incarnée par une personnage africaine avec des dreadlocks! Ou encore dans le futur film « live » produit par Disney, et reprenant l’histoire d’Ariel, une sirène originellement rousse et à la peau blanche, mais où elle sera jouée par une actrice noire, qui se retrouve à essuyer les pots cassés pour une production woke alors qu’elle n’y est pour rien.

Au fond, qu’est-ce que cela veut dire de remplacer des acteurs blancs par des acteurs noirs, en sachant pertinemment que cela va faire polémique? Cette volonté de provoquer la « majorité blanche » pour l’accuser ensuite de racisme a en réalité pour effet d’instrumentaliser des personnes ayant une couleur de peau différente et de les placer en première ligne malgré eux pour promouvoir le wokisme. Plutôt que de les mettre à l’honneur en parlant de leurs « origines », les producteurs et scénaristes wokes les forcent à tenir des rôles issus d’un fond culturel qui n’est pas le leur, voire qui leur a été imposé souvent par la contrainte et la violence au cours d’épisodes colonialistes.

Kirikou, un succès inattendu

C’est là leur nier leur spécificité et leur histoire, leur identité propre, comme si les acteurs et actrices noirs n’avaient pas d’histoire, pas de culture, pas d’existence propre dès lors qu’ils ne seraient pas dans une société blanche. C’est, pourtant, loin d’être le cas, car les mythologies africaines sont extrêmement diverses et riches, de même que l’histoire des différents peuples africains. Le succès de Kirikou il y a quelques années démontre largement que ce fond culturel intéresse, et pas uniquement les personnes d’origine africaine. Même sans aller jusqu’à mettre en scène ces mythologies et histoires de façon ultra détaillée, il est largement possible de s’en inspirer pour produire des œuvres d’une grande qualité.

L’une des 450 cartes qui composaient le bloc Mirage+Vision, qui montrait un imaginaire africanisant riche et d’une réelle beauté.

Il y a 26 ans, l’entreprise de divertissement Wizards of the Coast qui produit (entre autres) le jeu de carte à jouer et collectionner « Magic: the Gathering », avait pérennisé ses débuts en exploitant diverses mythologies et thématiques pour ses extensions. L’une d’elles, probablement la plus réussie de son époque, avait justement pour thématique l’Afrique. Mirage, puis son expansion Visions, nous menait ainsi à travers un univers africanisant extrêmement bien réussi, depuis les savanes de la Mtenda jusqu’aux jungles de l’Ekoundou, en passant par les atolls de la Koukemssa etc. L’imaginaire africanisant était particulièrement intéressant, et démontre encore aujourd’hui que quand un producteur de contenus culturels s’intéresse réellement à ce qu’il fait, il sait magnifier l’imaginaire au-delà de simplement une stupide histoire de couleur de peau.

Les véritables racistes ne sont pas ceux qui se révoltent contre le wokisme, mais bien les wokes eux-mêmes, car ce sont eux qui réduisent la personne, son histoire, sa culture, son identité, à une simple couleur de peau, et considère qu’on peut substituer blancs et noirs sans que cela ne change quoi que ce soit, comme si nous étions interchangeables car sans personnalité, sans particularité, sans histoire ni culture propre. C’est cette éradication des particularités qui est scandaleuse, car ce sont elles qui permettent la diversité, et non juste mettre deux acteurs de couleurs de peaux différentes dans une production.

Le wokisme est un racisme de la plus insupportable des espèces, et il est temps de le dénoncer pour ce qu’il est: une abomination qui ne peut que mener à des conflits sociaux et raciaux par réaction identitaire.

John McWorther mettait déjà en garde contre le racisme woke en 2021, dans un ouvrage encore non traduit en français. Une interview est néanmoins disponible sur le site de l’express.

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