Après la longue leçon sur la monnaie, nous allons cette fois-ci traiter d’une autre institution incontournable en économie aujourd’hui: la Banque. Je n’aborderais ici que l’activité des banques privées, laissant de côté les banques centrales et les politiques monétaires pour la leçon n°3.
Qu’est-ce qu’une « banque »?
Le terme de « banque » recouvre différentes notions qui n’ont pas toujours été les mêmes au cours de l’histoire ou selon les civilisations. Comme la Monnaie, la Banque a évolué et ses transformée au fil du temps, pour devenir aujourd’hui une institution tout à fait différente de ce qu’elle était à sa naissance. C’est la raison pour laquelle il est difficile de retracer son histoire. Voire, même, de s’accorder sur les activités qu’elle recouvre exactement. Pour éviter à mes lecteurs les débats sans intérêt qui ont parfois lieu entre universitaires sur le sujet, je retiendrais une définition de la Banque qui semble émerger de l’Histoire, c’est à dire celle d’un commerce où l’on pratique au moins l’une ou l’autre des activités de change de devises, de prêt à intérêt, de prêt sur gage ou de dépôt de richesses, ou l’ensemble de ces activités.
Loin d’émerger au Moyen-âge comme certains le retiennent, la Banque apparaît avec la Civilisation. L’Antiquité foisonne de petits commerces (certains pas si petits que ça) où l’on pratiquait le prêt à intérêt, le prêt sur gage, le change de devises… Or, pour la plupart des économistes qui s’intéressent à la question, ce ne pouvait être des activités bancaires tout simplement « parce que la Monnaie n’existait pas ». Si vous avez suivi ma première leçon, vous savez que ce genre d’affirmation est tout bonnement fausse. Ce qui n’existait pas, c’est la pièce de monnaie circulaire et métallique frappée d’une effigie, inventée en Lydie il y a 25 siècles. Cela n’empêchait nullement l’existence du prêt: les articles 18 à 24 des Lois d’Eshnunna, écrites en Mésopotamie il y a 3800 ans, encadre strictement le prêt et le gage, aussi bien en grains qu’en biens ou en unité monétaire (le sicle d’argent). Ces lois sont si précises aussi bien en termes économiques qu’en termes de raffinement juridique que l’on peut facilement en conclure qu’elles ne font que fixer un usage beaucoup plus ancien, qui ne nous est pas resté faute d’écriture pour en témoigner.
L’un des arguments pour dire que la Banque n’existait pas est qu’il n’y aurait pas eu de marchands spécialisés dans une quelconque activité bancaire durant l’Antiquité. Ce qui est là encore faux. Il suffit de citer l’épisode de Jésus chassant les marchands du Temple, qui étaient moins des marchands que des agents de change (de l’or, principalement). L’épisode biblique témoigne d’une très forte tension à l’époque entre les hébreux « laïcs » et les hébreux « religieux ». Ces derniers estimaient que ceux qui faisaient commerce sur la place du Temple ne valaient pas mieux que ceux qui avaient adoré le veau d’or à l’époque du Moïse, alors que les autres n’y voyaient là aucun scandale, la place servant de marché pour toute sorte de biens en provenance de toute la Palestine, la monnaie et l’or étant des marchandises comme les autres…
Et la question du prêt et du change, voire du dépôt, n’est pas l’apanage des hébreux antiques. Dès le VIe siècle avant notre ère, on trouve en Grèce des marchands appelés « trapézites » (du nom de la forme de leur table), spécialisés dans les échanges de nature bancaire: dépôts, prêts, change… Loin d’être des marchands de seconde zone, les trapézites pouvaient travailler pour des Temples dont le Trésor (la réserve d’objets précieux nécessaires aux rites, ou de reliques de personnes célèbres, entre autres) servait de coffre de dépôt, le déposant recevant un document attestant de la quantité d’or, d’argent ou autre déposée dans le Trésor du Temple. Ces trapézites servaient également de contrôleurs dans le cadre de contrats d’achat/vente de grande valeurs, en s’assurant que les lingots d’or et d’argent n’étaient pas noyautés avec des métaux de moindre valeur (l’une des fraudes les plus répandues encore aujourd’hui) par exemple.
Aussi sophistiquée qu’aient été leurs activités bancaires, les Grecs n’ont pourtant pas inventé la Banque. Les premières traces historiques d’activités bancaires qui nous sont restées sont aussi vieilles que l’Ecriture elle-même: il s’agit de tablettes d’argile découvertes au Temple Rouge d’Uruk, en Mésopotamie.
Notons en aparté que pour aussi ancienne qu’elle soit, la Banque ne me semble pas être une institution naturelle au même titre que la Monnaie, car tous les peuples ne l’ont pas développée. Et, naissant avec le Commerce et l’Ecriture, elle n’est clairement pas une institution organique, c’est à dire relevant de l’Autorité et organisée par elle. Nous aurons l’occasion d’en reparler dans une leçon future.
Comment fonctionne la banque?
La Banque classique a émergé du fait des échanges commerciaux. Par le jeu de la production agricole et artisanale, certains individus ont pu accumuler un surplus plus rapidement que les autres, et ainsi accumuler plus de « richesses ». Or on l’a vu, la monnaie n’est qu’un outil, elle n’a aucune utilité par elle-même. Empiler de l’or et de l’argent n’a donc aucun intérêt pour quelqu’un qui souhaite gérer ses affaires et les développer, ceci d’autant plus que l’accumulation de monnaie entraine des problèmes pouvant se transformer en véritables crises économiques.
Néanmoins, personne ne veut réinjecter l’argent durement acquis et accumulé dans le système productif et/ou commercial sans en tirer un profit. Certains accumulateurs ont donc l’idée de prêter de l’argent à des individus ou des autorités politiques qui en ont besoin, en échange d’un paiement pour ce service, en principe une somme qui dépend du temps que mettra l’emprunteur pour rembourser sa dette. Pour commencer à parler en économiste, nous avons un individu ayant amassé un capital, qui accepte de prêter une somme à un débiteur en échange d’une rémunération, généralement basée sur un taux d’intérêt annuel. Le « banquier » agit ici comme un investisseur, et qui reçoit en échange une partie des gains sensés être réalisés grâce à l’apport de son capital. Tout l’enjeu du prêt monétaire est de savoir si l’emprunteur a la capacité de rembourser la dette qu’il contracte: le prêt est à la fois un contrat d’ordre juridique, et un fait économique générant un aléa. Potentiellement, le prêteur peut perdre son capital, comme dans tout investissement.
Savoir si la demande de prêt est viable pour le prêteur (« banquier ») revient à calculer la probabilité d’être effectivement remboursé, ou à défaut de pouvoir couvrir la perte de capital. C’est ainsi qu’apparaît le prêt sur gage: l’emprunteur laisse en gage un bien contre la somme dont il a besoin, puis vient rembourser son emprunt avant l’écoulement d’un certain délai, avec un surcoût équivalent « intérêt » ou rémunération du service. Si à la fin du délai l’emprunteur n’a pas remboursé son prêt, le créancier peut vendre l’objet et garder le prix de vente pour lui, le prêt étant alors éteint. Très répandu durant les temps anciens, jusqu’à la période gréco-romaine antique, le prêt sur gage a peu à peu laissé place au prêt à intérêt, l’emprunteur plaçant sa personne elle-même en gage. Dans un système productif reposant essentiellement sur le travail forcé et l’esclavage, le débiteur incapable de rembourser ses dettes était ainsi réduit au rang d’esclave…
La disparition progressive du système esclavagiste n’a pas pour autant réintroduit la pratique du prêt sur gage à grande échelle, les sociétés de l’époque étant parfaitement habituées au prêt à intérêt, très rémunérateur. Le prêt sur gage est en effet une forme de micro-crédit, les emprunteurs ne disposant de facto pas de biens de grande valeur: les sommes en jeu sont relativement limitées. Cette limite disparaît dans le prêt à intérêt, et les dettes augmentent considérablement. Les taux d’intérêt étant très élevés (10% voire plus), l’activité financière est également très rémunératrice. Il devient ainsi beaucoup plus intéressant, pour un individu désireux d’accumuler des biens et de l’argent, de se faire banquier plutôt que producteur agricole, même d’une grande exploitation: la gestion d’un domaine est bien plus problématique voire risquée que la gestion d’une banque.
Un raisonnement fallacieux se construit alors: plus on dispose d’un capital important, plus on peut prêter d’argent, or, plus on prêt d’argent, plus on en gagne grâce aux seuls taux d’intérêt, il est donc plus facile d’accumuler de l’argent et de le prêter plutôt que de l’investir soi-même.
L’intérêt (ou la dette) pose cependant problème dans tout système monétaire, en faisant fluctuer les prix selon des procédés qui dépassent le cadre de cette leçon sur la Banque. J’aurais amplement l’occasion d’y revenir, dès la prochaine leçon.
Retenons que l’activité financière nécessitant moins d’efforts que l’activité économique « réelle » (matérielle, c’est à dire l’agriculture, l’industrie, les services…), le individus disposant d’un capital s’orientent plus volontiers vers l’activité financière que vers l’économie réelle. Or, « l’argent ne se mange pas », et une telle « fuite » de capital de l’économie réelle vers l’activité financière n’est pas sans conséquence: la finance se développe toujours au détriment de l’économie réelle, ce qui se traduit toujours par des crises économiques, y compris aujourd’hui.
Revenons au fonctionnement de la Banque. On l’a vu, son activité principale est de redistribuer temporairement le capital en liquidités qu’elle détient, en en tirant un bénéfice, ce qui lui permet de faire gonfler son capital en faisant en sorte que ce soit autrui qui effectue le travail. La banque agit également comme un dépôt, où les individus disposant d’un surplus trop important pour le conserver eux-mêmes peuvent entreposer leurs richesses.
Le dépôt est une mesure de sécurité, car la banque garantira la protection contre le vol des sommes dont elle reçoit la garde. C’est un service particulièrement intéressant pour les marchands « ambulants », qui courent de grands risques d’être détroussés au cours de leur périple entre les villes: l’argent qu’ils déposent à la banque est en sécurité. Seulement voilà, les dépôts d’argent sont de « l’argent mort »: il ne circule pas, et serait plus utile ailleurs. Par exemple, si il était prêté…
L’argent déposé dans les coffres n’étant jamais retiré d’un seul coup en totalité, les banquiers disposent d’une marge de manœuvre pour prêter cet argent et en tirer rémunération, avant que le déposant ne vienne éventuellement retirer son argent. Les aléas de la vie aidant, il peut même arriver qu’un déposant ne vienne jamais récupérer son dépôt… Mais attention: le banquier ne peut pas prêter l’intégralité de ce qu’on lui confie, car au quotidien, un déposant peut venir retirer une partie de l’argent qu’il a confié à la Banque. La Banque doit donc conserver dans ses coffres une réserve de liquidités pour traiter ses opérations quotidiennes. Si cette réserve venait à être trop faible, les déposants ne pourraient plus retirer leur argent, ce qui aux temps antiques se terminait généralement très mal pour le banquier.
Notons que jusqu’ici, la banque « classique » que je décris correspond aux activités bancaires actuelles. La Crise de 2008 était essentiellement une crise de liquidités, les banques ayant prêté de l’argent sans mesurer comme elles l’auraient dû les risques de défaut de paiement sur des prêts importants et risqués, mais très rémunérateurs. Les crédits n’étant finalement pas remboursés, les banques ont commencé à manquer de liquidités pour répondre à leurs autres engagements, notamment sur le marché des produits dérivés, que je n’aborderais pas ici. La pénurie de liquidités (de « cash ») a entrainé une incapacité à pouvoir avoir une activité bancaire saine, et in fine, un blocage partiel du système de prêts/dette, qui a mis en difficulté l’économie réelle et coûté des millions d’emplois à travers le monde.
Déjà abordé lors de la leçon précédente, c’est aussi ce qui a anéanti le « système de Law ». Il s’agissait d’une banque employant les dépôts d’or et d’argent pour investir en Louisiane, alors province de la couronne française. Les dépôts servaient à émettre une monnaie papier pour remplacer l’or et l’argent retirés de la circulation par la banque, ce qui devait limiter les problèmes liés aux fluctuations de la masse monétaire. Dès lors que la confiance des clients de la banque a commencé à s’effriter sous l’effet d’une intense campagne de dénigrement dans les canards et journaux, les déposants se sont rués en masse pour récupérer leurs dépôts d’or et d’argent. Or, la banque de Law ne disposait pas d’une réserve suffisante pour assumer tous ces retraits, précipitant la banque dans des accusations de mauvaise gestion voire d’escroquerie.
C’est le même principe avec les comptes rémunérés, type Livret A, Livrets « Développement Durable », « Comptes PEL » etc. Le principe est de déposer de l’argent sur un compte, parfois sans pouvoir le retirer avant une date définie. Le déposant agit ici comme un investisseur, son dépôt devenant un capital servant à financer des demandes de prêts et des investissements dans un domaine particulier. Le dépôt de ce capital est rémunéré par la banque, qui partage une partie des profits qu’elle a réalisé avec le capital apporté par le déposant. Ce type d’opération est souvent présentée comme de l’épargne, alors qu’elle est pur investissement. Les deux n’ont pourtant pas les mêmes conséquences économiques ni la même utilité. J’aurais l’occasion, encore une fois, d’y revenir dans une future leçon.
La Banque aujourd’hui
La Banque moderne s’apparente désormais moins à une institution bancaire classique qu’à une institution d’investissement. Comme toujours, les raisons de cette transformation se trouvent dans les profondeurs de l’Histoire, et plus exactement celle des grands « marchands » de la fin du Moyen-Âge. L’époque est en effet à la réouverture de l’occident européen sur le monde, après que les croisades aient permis la redécouverte des trésors de l’Orient. La réouverture de comptoirs commerciaux sur les côtes africaines et le long de ce qui redeviendra la Route de la Soie génère des fortunes colossales, qui permettent de développer de nouvelles techniques dans tous les domaines, de la Science à l’Art en général. Ces fortunes ne dorment pas dans des coffres: les marchands qui les ont accumulées se font à la fois usuriers des Princes de l’Europe, et investisseurs dans des entreprises commerciales risquées vers l’outre-mer. Certaines sont si risquées que l’entrepreneur doit trouver plusieurs investisseurs pour financer son projet. Se pose ainsi la question de qui pourra prétendre à quoi en cas de succès de l’entreprise…
La société par action apparaît ainsi à Gênes au XVe siècle. La technique juridique et économique est si efficace qu’elle se généralise en relativement peu de temps et concerne bientôt des entreprises très importantes, dont beaucoup servent d’écran aux pouvoirs monarchiques pour asseoir leurs prétentions territoriales dans une première phase de « colonisation » vers les Indes ou les Amériques.
Les rapports entre Banques et entreprises restent sous cette forme relativement classique jusqu’à la fin du 19e siècle, quand commencent à se développer les bourses telles qu’on les connait, c’est à dire ces marchés où l’on s’échange non des marchandises, mais des parts dans des sociétés, des devises et certains autres produits financiers. Avec la naissance des marchés, l’échange de parts d’entreprises rend difficile de connaître les propriétaires de celles-ci, d’autant plus que désormais, un financier peut acheter des actions le matin, les revendre quelques heures plus tard, et en racheter encore le soir même. L’accélération des échanges d’actions sur les marchés déconnecte les investisseurs des entreprises. Là où la prise de parts dans une société nécessitait auparavant que tous les partenaires se connaissent au moins un minimum, l’ère de l’information ouverte par la Télégraphie sonne paradoxalement le début de l’ère de l’anonymisation des échanges. Avec l’ère de l’informatique, le processus s’est encore aggravé: les « investisseurs » sur les marchés financiers ne cherchent plus à connaître les entreprises dont ils achètent les parts, et la plupart se contentent simplement de constituer des portefeuilles d’action qui leur permettront de gagner de l’argent en pariant sur des événements à venir, comme par exemple une grande conférence internationale sur tel ou tel sujet et dont on peut attendre un accord visant à produire un effet particulier, comme par exemple les conférences sur le climat ou les réunions de l’OPEP. Pire encore, depuis l’avènement des algorithmes boursiers, il n’y a même plus besoin de disposer d’un analyste derrière un écran pour procéder à des opérations boursières: celles-ci sont déclenchées automatiquement en fonction du déclenchement de certains événements (hausses ou baisses de prix sur telle ou telle action ou devise, par exemple). Ces processus automatiques s’emballent, parfois, et produisent occasionnellement des « flash crash« , c’est à dire des effondrements de valeurs boursières qui durent quelques secondes, voire quelques minutes. Le plus spectaculaire d’entre eux s’est produit sur le New York Stock Exchange (NYSE) en 2010, qui a vu l’effondrement de l’indice Dow Jones de près de 1000 points (9% de sa valeur de l’époque) avant une brutale remontée, le tout en l’espace de moins de 30 minutes.
Le phénomène ne concerne pas que l’investissement entrepreneurial, mais également le crédit. L’obsession des établissements bancaires pour le cash et le placement de crédit génère un paradoxe dans lequel les banques cherchent à placer leurs liquidités sous forme de produits bancaires (crédit, investissements sur les marchés…), mais en même temps cherchent à récupérer leur argent immédiatement pour le placer à nouveau. Comment le récupèrent-elles? En émettant ce qu’on appelle des produits dérivés. Les techniques sont variées et nécessitent des connaissances largement hors du cadre de ce cours fondamental, aussi n’irais-je pas plus loin dans le détail pour le moment. On retiendra néanmoins que depuis les années 1990, moment de l’apparition de ces produits dérivés, les établissements financiers ont usé et abusé de ces techniques pour générer du « cash » à l’infini, en dehors de tout contrôle légal ou économique. De façon très, très simplifiée (probablement trop), voici comment ça fonctionne. Le marché des produits dérivés, responsable de l’effondrement boursier puis économique de 2008, représente aujourd’hui plus d’un quadrillion de dollars d’en-cours (un million de milliards, soit 1 000 000 000 000 000 dollars!), en estimation basse. Ce nombre astronomique représente les sommes que les banques se établissements financiers se sont refilées les unes les autres, sous forme d’engagements futurs, d’assurances, et autres contrats. La somme réelle que représentent ces contrats n’est en réalité que de 12 000 milliards. Pour mieux comprendre l’enjeu, c’est comme si pour chaque euro que vous prêtiez à quelqu’un, vous faisiez en sorte de parier et vous assurer pour que ce prêt représente 100 euros d’engagements contractuels, que vous avez souscrit auprès de nombreux autres financiers, avec différentes échéances, pour diluer dans le temps le risque et surtout vos pertes en cas de problème. Vous comprenez tout de suite le problème quand on ne vous rend pas cet euro prêté: on ne sait plus qui paie quoi, ni à qui, ni vraiment quand, ou même pourquoi…
Conclusion
La Banque est désormais pour le financier un outil servant à fuir ses responsabilités et ses pertes éventuelles, tout en restant là pour encaisser l’argent des autres. Ce qui était il y a encore quelques décennies une relativement bonne institution de redistribution des richesses et de développement socio-économique est devenu une machine à détruire l’Economie réelle au nom de lignes d’écritures virtuelles qui ne représentent plus rien de concret et que bien souvent les financiers eux-mêmes sont bien incapables de comprendre. L’omniprésence du Crédit aujourd’hui alors qu’il était l’exception autrefois a rendu nos sociétés exposées à des risques d’effondrement systémiques. La monnaie, qui n’a plus de valeur intrinsèque depuis l’abolition du standard or, n’a même plus de matérialité. Les agissements des financiers n’ont eu de cesse que de réduire leurs responsabilités, en faisant peser les risques qu’ils prennent de façon inconsidérée sur les épaules des populations, qui paient toujours les pots cassés, tandis que les financiers n’ont presque jamais à répondre de leurs comportements.
En quelques décennies, la Finance est devenue l’ennemie de l’Economie, et par extension, l’ennemie des Peuples qui voient leur avenir dépecé et démantelé au nom d’une notion dégénérée de profit qui n’est plus que du pillage organisé.
L’Histoire, pourtant, a toujours montré que tôt ou tard, ceux qui pillent les Peuples finissent par le payer avec intérêts, et surtout avec leur propre sang…