Michael Jackson est l’un de ces rares artistes qu’on peut qualifier de « planétaire », connu et admiré dans le monde entier, et pas seulement pour ses chansons ou sa danse, mais aussi et peut être surtout pour son engagement caritatif constant.

Enfant star dès ses 5 ans, Michael Jackson a subi des violences morales et physiques particulièrement graves de la part de son père. Il aurait ainsi confié à son médecin Conrad Murray qu’à l’âge de 13 ans, son père l’aurait contraint à des injections forcées d’hormones pour bloquer sa puberté, afin qu’il conserve sa voix d’enfant. Vraies ou pas, ces allégations expliquent en tout cas les troubles mentaux dont Michael Jackson souffrira toute sa vie, en particulier ce « syndrome de Peter Pan », maladie psychologique touchant des adultes et leur donnant l’illusion qu’ils sont toujours des enfants refusant de grandir. Très engagé contre l’exploitation et le travail des enfants du fait de son histoire personnelle, ainsi que contre la famine qui frappait l’Afrique dans les années 1980, Michael Jackson a pourtant connu une déchéance quasi totale pour des raisons extrêmement obscures en France, où l’on ne retient que ce qu’en ont dit les médias à l’époque: le fameux scandale de l’agression sexuelle de l’affaire Arvizo, qui éclate en 2003.
Cette affaire survient dix ans après l’affaire Chandler, dans laquelle déjà un adolescent, Jordan Chandler, avait accusé Michael Jackson d’agression sexuelle dans son ranch de Never Never Land. En 1993, le père de Jordan avait exigé 20 millions de dollars auprès de Michael Jackson pour ne pas porter une affaire d’agression sexuelle contre son fils devant les tribunaux. Jackson avait refusé, dénonçant une tentative d’extorsion de fonds, et la famille Jordan avait finalement mis sa menace à exécution en septembre 1993. Michael Jackson vit très mal cette affaire et sa santé en pâtit fortement, si bien que ses proches et ses avocats lui conseillent de transiger avec la famille Chandler pour mettre fin à la procédure judiciaire civile (mais pas pénale, qui se poursuit). Jackson leur donne finalement 25 millions de dollars, donnant un temps l’impression qu’il a payé pour ne pas être condamné. En 1994, la Justice clôt l’enquête en concluant qu’il n’existait aucune preuve et que les témoignages étant tous contradictoires, l’affaire se serait probablement terminée sur un non-lieu.

L’affaire Chandler a cependant été dévastatrice pour Michael Jackson, aussi bien pour sa santé fragile et que pour sa stabilité mentale, et surtout pour sa réputation. L’artiste reprend néanmoins le cours de sa carrière, tant bien que mal.
En 1995, pourtant, Michael Jackson est accusé d’antisémitisme par l’Anti Defamation League, une organisation en tout points semblable au CRIF en France, et qui veille contre l’antisémitisme au sein de la société américaine. La raison tient aux paroles de sa chanson « They don’t care about us », et plus précisément à deux phrases prononcées dans le 3e couplet: « Jew me, sue me » et « Kick me, kike me ». Les associations de défense juives sont furieuses et exigent que Michael Jackson retire cette chanson. L’artiste se mettra finalement d’accord avec l’ADL pour modifier les paroles, expliquant que son but n’avait jamais été d’accuser les juifs de quoi que ce soit, mais de dénoncer au contraire le racisme, l’antisémitisme et la haine, et que ses paroles avaient été maladroites. Mais les accusations ne cessent pas et la polémique, passée totalement inaperçue en France, ne retombe pas, si bien qu’en 1996, Michael Jackson rétablit sa chanson originale et la chante sur scène. La polémique est cependant totalement secondaire par rapport à la stature de Michael Jackson, qui n’est même pas éraflé par ce micro-scandale. L’artiste, cependant, voit sa stabilité mentale décliner, malgré son premier mariage avec Deborah Jeanne Rowe. Son recours à la chirurgie esthétique pour son visage (et particulièrement son nez), son obsession pour blanchir sa peau, combinés aux antidouleurs qu’il prend massivement contre les séquelles de graves brûlures subies en 1984 lors d’une répétition, le font plonger peu à peu, ceci d’autant plus que la presse à scandale cherche le moindre écart pour faire ses gros titres. Michael Jackson finit par peu à peu se retirer de la scène à partir de 1997, et ne sort aucun album pendant 4 ans. Ses rares concerts sont surtout à but caritatif, notamment pour récolter des fonds pour les déplacés de la guerre du Kosovo, la Croix-Rouge, l’UNESCO et d’autres organisations humanitaires. Lorsque sort Invincible en 2001, le triomphe est total avec 8 millions de copies écoulées. Personne ne le savait encore, mais ce sera pourtant son dernier album original.

En 2003, éclate donc l’affaire Arvizo. Cette deuxième affaire d’agression sexuelle sur un adolescent heurtera durement la carrière de Michael Jackson, d’autant qu’elle semble être une récidive de l’affaire de 1993, où Michael Jackson avait pourtant fini par être innocenté. Cette fois-ci, Michael Jackson refuse de transiger et le procès se tient de fin janvier à fin mai 2005. Le 13 juin de la même année, Michael Jackson est innocenté formellement par le jury. Les médias ont pourtant fait leur office avec des articles sans cesse plus outrageants, et Jackson reste souillé par ces accusations jusqu’à nos jours.

A partir de 2005, fortement marqué par ce procès, Michael Jackson vit en reclus et quitte les Etats-Unis pour partir vivre au Bahrein, et n’apparaît presque plus en public, d’autant que l’artiste commence à avoir des déboires financiers importants après des emprunts souscrits auprès de banques d’affaires, notamment Fortress Investment. Il est enregistré en une occasion, dénonçant un complot orchestré par des financiers juifs qui auraient voulu le ruiner.

Michael Jackson rentre aux Etats-Unis début 2009, et annonce qu’il prévoit de lancer une grande tournée mondiale de 3 ans, qui sera sa dernière, et baptisée pour l’occasion « This is it » (« c’est fini », en français). Le 25 juin 2009, pourtant, Michael Jackson sera retrouvé mort d’un arrêt cardiaque suite à une overdose de propofol et de benzodiazépine, un cocktail d’antidouleurs et de tranquillisant administré par son médecin personnel, Conrad Murray.

Quelques mois avant sa mort, Michael Jackson avait exprimé de vives inquiétudes à propos d’un groupe de personnes qui aurait voulu sa mort, ainsi que le démontre une conversation téléphonique enregistrée. La raison aurait été que l’artiste avait acquis les droits de très nombreux catalogues musicaux (entre autres, les Beatles, Elvis Prestley, Eminem, Beck…), qui lui assuraient un revenu de 80 millions de dollars par an à eux seuls, et étaient évalués à 1 milliard de dollars. La gestion de sa fortune lui posait également problème, notamment après la saisie de son ranch de Never Land, qui n’aurait jamais dû se produire au vu de sa fortune confortable. Michael Jackson voulait reprendre la main sur la gestion de ses biens. Son overdose médicamenteuse l’en a empêché… à point nommé, ont dénoncé certains.
Plus d’une décennie après sa mort, Michael Jackson reste un artiste immense, mais dont la réputation est toujours entachée d’accusations de pédophilie et dans une moindre mesure, d’antisémitisme. Le dossier de plus de 300 pages publié par le FBI après sa mort en 2009, et consultable sur le site du FBI sous la référence « Michael Jackson’s Vault Archive » confirme pourtant qu’aucune preuve incriminante n’a jamais été saisie chez l’artiste…
